Si vous cherchez une idée de roman à lire, j’en ai un à vous recommander que vous ne pourrez pas lâcher! Sous couvert d’un roman policier au ton léger, l’auteure Inga Vesper s’approprie à la fois les thèmes du racisme et du féminisme aux USA à la fin des années 50. Avec une héroïne courageuse qui se bat pour ses convictions!
* Merci aux éditions de La Martinière pour l’envoi de ce roman
En lisant « Un long, si long après-midi », on se retrouve à tourner les pages avec frénésie pour apprendre ce qu’il est arrivé à la victime, Joyce, une femme blanche et aisée des beaux quartiers de Los Angeles. L’âme rêveuse, Joyce se sent étriquée dans son quotidien parfait entre ses enfants, son mari et la maison (parfaite) dont elle assume l’entretien. Lorsqu’elle disparaît, laissant une flaque de sang dans sa cuisine, l’inspecteur Blanke mène l’enquête. L’inquiétude nous tient pendant tout le roman: mais qu’est-il arrivé à Joyce?
Impliquée par malchance dans l’affaire en tant que témoin, Ruby, jeune femme de ménage noire issue d’un quartier pauvre, va être victime de bien des discriminations. Mais elle, elle savait que Joyce la considérait comme une amie. Et elle souhaite contribuer à faire la lumière sur ce qu’il est arrivé… tout en se battant pour s’émanciper, ce qui n’est pas chose facile dans son monde à la fois raciste et misogyne.
L’auteure, Inga Vesper, est une ancienne aide-soignante devenue journaliste. Née en Allemagne, elle vit au Royaume-Uni, à Glasgow, mais a aussi travaillé en Tanzanie et en Syrie. « Un long, si long après-midi » est son premier roman, paru aux éditions de La Martinière.
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C’est l’été 1959, les pelouses bien taillées de Sunnylakes, en Californie, cuisent sous le soleil. Dans la chaleur étouffante d’une trop longue après-midi, Joyce, une mère de famille comme on en rencontre dans les belles histoires du rêve américain, s’ennuie. Ses enfants crient, son mari va bientôt rentrer, les minutes rampent comme des limaces.
C’est l’été 1959 et quand on suspecte un crime, la femme de ménage noire et célibataire est toujours la meilleure des suspectes. Le fusible à faire sauter pour éviter que n’explose le grand miroir des faux semblants. Si ce n’est que Ruby a décidé de se saisir de son propre sort. L’émancipation féminine et raciale n’est pas encore à la mode, mais elle est déterminée à faire entendre sa voix.
Mot de l’éditeur
Tout pour être heureuse
Joyce tentait de se donner l’apparence de la parfaite femme au foyer de 1959, tout comme les autres femmes du quartier. Lorsque le vernis se craquelle, sous ces vies parfaites se trouvent beaucoup d’émotions enfouies… Et le passé de Joyce la mettait décidément à part.
Le roman raconte le puzzle de cette histoire à travers différents points de vue, changeant d’un chapitre à l’autre. La voix de Joyce nous accompagne, dévoilant peu à peu cet après-midi qui finit dans une flaque de sang. Ruby, avec résolution, tente d’aider à faire la lumière sur ce qu’il est arrivé à son amie sans y laisser des plumes, et l’inspecteur Blanke se bat à la fois contre les fausses pistes et les préjugés de ses collègues.
On s’immerge totalement dans la société de l’époque et ses clichés, le temps d’une enquête. Machisme et racisme crasseux agacent le lecteur. On réagit face aux injustices faites aux personnages, surtout à Ruby qui est la vraie héroïne du bouquin. Cette jeune femme intelligente et pleine de ressources économise pour ses études, mais la société discrimante de l’époque n’a rien à lui offrir. Elle se heurte à la fois au racisme des blancs – qui ne prennent pas de gants c’est révoltant – et au machisme des hommes – y compris ceux de sa famille ou son petit ami, Noir engagé pour les droits civiques.
Les femmes des beaux quartiers se réunissent aussi dans le Comité des Femmes pour Le Progrès, considéré avec mépris par les hommes. L’inspecteur tente d’y glaner des infos… mais est accueilli avec méfiance.
Mon avis sur « Un long, si long après-midi » d’Inga Vesper
Plus qu’un polar, c’est un roman qui a plusieurs dimensions. C’est drôle car même s’il touche à des thèmes sérieux, il reste une lecture assez légère. Les scènes décrites sont très visuelles, on imagine facilement une adaptation en téléfilm. On dévore rapidement les chapitres courts et rythmés!
Cela a été un page-turner et un bon divertissement pour moi. Il n’est pas hyper sombre comparé à mes dernières lectures de polars scandinaves, à part certaines révélations vraiment dérangeantes, et le fait qu’il aborde cet aspect du racisme révoltant ou les problèmes psychologiques.
Les personnages de Joyce et de Ruby sont vraiment attachants, mais ils restent assez convenus quand même.
Le point fort, c’est l’ambiance du roman. Il nous plonge dans la société de l’époque, avec une galerie de personnages bien typés. L’intrigue sert de fil rouge.
J’ai même réussi à deviner ce qu’il était arrivé avant la révélation finale…
Donc, pour moi ce n’est pas un chef d’oeuvre ou un coup de coeur absolu, mais… une lecture géniale pour cet été, pour un week-end où on veut décompresser dans un roman qui nous happe et qui est un vrai plaisir à lire!
Pour celles qui aiment lire en V.O. plutôt, on peut aussi trouver ce roman en version brochée en anglais, avec une couv’ tout aussi canon.
EDIT: L’auteure a sorti un nouveau roman, qui est aussi addictif!!
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