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Lire un roman japonais tout doux: La Papeterie Tsubaki

par kantutita
Mon avis sur le roman « La papeterie Tsubaki » de Ito Ogawa

Aujourd’hui, je vous recommande un roman japonais totalement slow.

J’ai lu le roman « La papeterie Tsubaki » de Ito Ogawa. Malgré des codes qui changent des romans que je lis habituellement, je suis tombée sous le charme de la bulle de tranquillité dans lequel il m’a plongée.

Avec ce roman japonais au rythme slow, on pousse la porte de la Papeterie Tsubaki, dans la ville côtière de Kamakura. Une jeune femme nommée Hatoko, calligraphe de 25 ans, a repris l’échoppe que sa grand-mère lui a léguée. Celle-ci l’a élevée seule, suite à l’abandon de sa mère, et elles avaient des relations conflictuelles. 

Écrivain public, Hatoko écoute les demandes de lettres à rédiger de ses clients, plus ou moins curieuses, qui racontent à chaque fois un épisode de leur vie et en dit long sur leur sensibilité. Elle les exécute avec un soin infini, du choix de l’outil (plume, pinceau, stylo bille) à celui du papier, et même du timbre parfois! Elle sort le matériel nécessaire de ses tiroirs remplis d’articles de papeterie…

Dans mon édition de poche, des lettres calligraphiées sont même reproduites. Évidemment, comme c’est du japonais, on ne peut pas les lire, mais cela nous met vraiment dans l’ambiance et j’ai apprécié cette touche!

Calligraphie japonaise

→ Ce roman est publié aux éditions Picquier, que vous connaissez sûrement si vous aimez la littérature asiatique ^^

Mon avis sur La Papeterie Tsubaki, un roman japonais tout en douceur

Plein de sensibilité, axé sur l’introspection, ce roman est complètement différent dans ses codes de la littérature occidentale à laquelle on est habitués. Au début, j’ai dû m’y faire. C’est une sorte de roman feelgood à la japonaise, au tempo lent, qui suit le rythme des saisons…

Le rythme du quotidien

Ce qui m’a surprise en tant que lectrice occidentale, c’est le rythme du roman et son caractère introspectif. Comme souvent dans les oeuvres japonaises, il s’agit de tranches de vie, qui portent notre regard sur les petits riens du quotidien. Je vous avertis, il n’y aura pas beaucoup d’action ;) Je me suis familiarisée avec ce type de narration grâce à des mangas comme «Après la pluie».

Une héroïne transparente

Un autre aspect surprenant, c’est que l’héroïne m’a semblée au départ bien fade et sans caractère. Elle laisse couler le temps et les choses sur elle. Son quotidien dédié au travail dans la solitude, pour une jeune femme ayant la vingtaine, me semblait bien tristounet. 

Les gens autour d’elle à Kamakura l’entraînent, lui proposent des sorties, mais elle est comme transparente et assez passive. Elle suit sa voisine et ses autres connaissances, sans prendre tellement d’initiative, comme un enfant. D’ailleurs, les gens l’appellent par un diminutif enfantin «Popo».

Pour mon regard d’occidentale, ce n’est pas vraiment une héroïne inspirante. Elle semble prête à s’effacer, à disparaître…

Or on apprend ensuite qu’elle a eu un fort caractère durant son adolescence et s’est rebellée avec violence contre sa grand-mère, qu’elle nomme l’Aînée, avec qui elle s’est brouillée, refusant d’être l’héritière de la papeterie. Cela la rend bien plus intéressante à mes yeux!

Après la mort de l’Aînée et de sa grande-tante, elle revient sur sa décision, et reprend le flambeau. Elle ne le sait pas encore, mais elle va se réconcilier dans son coeur avec la défunte, en menant – grâce à des éléments nouveaux – une relecture de certains aspects de son enfance avec cette grand-mère exigeante et peu encline aux marques d’affection. C’est un aspect du roman très émouvant, qui m’a beaucoup touchée.

Une relation difficile

Comme dans un autre roman de l’auteure Ito Ogawa que j’ai lu (mais moins aimé, «Le restaurant de l’amour retrouvé »), les thèmes qui reviennent sont une relation abîmée et irrémédiable avec une grand-mère (ou une mère), ainsi que le soin donné à son activité (l’écriture ou cuisiner) et la façon dont ces arts peuvent réparer les blessures de l’âme. Et dans les deux cas, on suit un personnage féminin timide et perdu (dans «Le restaurant…», l’héroïne a même perdu la voix).

Romans japonais slow et feelgood de Ito Ogawa

En tant que lectrice, j’ai dû changer ma façon d’appréhender un roman pour l’apprécier. J’ai d’abord été déstabilisée. Mais après, je l’ai vraaaaaiment aimé ♡. Sans doute aussi car le thème de la calligraphie, des échanges épistolaires et de la papeterie me passionnent comme vous le savez si vous avez vu la rubrique papeterie du blog…

Ce roman japonais au rythme calme est un petit bijou de tranquillité. Ce n’est pas un livre qui plaira à tout le monde, mais si vous aimez le Japon, la sensibilité et la calligraphie, cela ne pourra que vous toucher!

Il existe une suite, La République du Bonheur que je mettrai sur ma PAL bientôt ^^

J’espère que mon avis sur La Papeterie Tsubaki vous aura plu… Dites-moi si vous connaissez ce roman ou cette auteure!

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1 commentaire

Chardon 04/2023 - 2:15 pm

Bonjour !
J’ai découvert cette auteure récemment, avec La République du bonheur, sans savoir que c’était une suite. J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, j’en parle d’ailleurs dans mes tops de lectures en congé post-natal (http://chardonsetmarrons.fr/2023/03/24/mes-6-premiers-mois-de-maman-en-bouquins/). C’est vrai que le style est tout japonais, en introspection et en sensibilité, personnellement j’ai vite accroché ! Merci pour cet avis !

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