Cap sur la Laponie! Dans cette chouette série de romans policiers signée Olivier Truc, on découvre le mode de vie des Samis. Ces autochtones du Grand Nord sont traditionnellement éleveurs de rennes. C’est captivant de plonger dans leur monde…
Après mon coup de coeur pour cette série policière se déroulant au Groenland et nous faisant découvrir la culture inuite, on m’a recommandé une autre série, qui se passe aussi dans un paysage de neige. Mais cette fois, on part pour la Laponie!
Les intrigues policières de la série « La police des rennes » nous emmène chez les Samis, ces autochtones du nord. Ces livres sont signés Olivier Truc, un journaliste français qui vit à Stockholm depuis 1994.
Il dresse le portrait d’un mode de vie traditionnel en perte de vitesse face au monde moderne, d’une culture riche et fascinante, sans occulter les difficultés sociales. Son récit se repose sur l’institution de la police des rennes norvégienne, qui existe vraiment. Je suis friande de ce type de roman très bien documenté!
Ce qui est drôle, c’est que ce sont des passionnées de rennes en France, qui en élèvent et tiennent cette chambre d’hôte, qui m’ont recommandé ces romans. J’avais passé un superbe week-end dans leur auberge pour faire une balade avec des rennes.
→ Je vous raconte cette escapade ici sur Yapaslefeuaulac, mon blog de vagabondages ;)
Les tomes de la série « La police des rennes » dans l’ordre
- tome 1: Le Dernier Lapon
- tome 2: Le Détroit du Loup
- tome 3: La Montagne Rouge
- tome 4: Les Chiens de Pasvik (sur ma wishlist!)
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La série de romans « la police des rennes », ça parle de quoi?
Grèace à ces romans policiers, j’ai découvert les moeurs des Samis, mais aussi la géographie de la Laponie, territoire à cheval entre différents pays, la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie.
La série déroule des intrigues prenantes, autour de l’enquêteur aguerri d’origine sami Klemet Nango et de Nina Nansen, une jeune policière venue d’Oslo qui l’assiste. Or, les autres policiers méprisent un peu la police des rennes et ne prennent pas leurs collègues très au sérieux… Leur rôle est d’effectuer un travail de médiation sur le terrain pour garantir la paix entre les éleveurs. Comme ailleurs, les autochtones ont souffert de l’histoire injuste à leur égard et du mépris pour leurs traditions à une époque où la modernité semblait la seule valeur désirable. Cet aspect donne une profondeur au roman, qui documente cette culture en perte de vitesse.
Le Dernier Lapon (tome 1)
À Kautokeino, en Norvège, le centre culturel local va exposer un tambour sami traditionnel. Pièce d’une grande valeur, il va être symboliquement restitué par un scientifique français, qui avait été compagnon de Paul-Emile Victor et l’avait ramené d’une expédition. La plupart de ces tambours ont été détruits par les missionnaires, ou emportés par des ethnologues. Or à peine de retour en terre lapone, le tambour disparaît. Qui l’a volé? Les protestants laestadiens très conservateurs et peu ouverts d’esprits, qui considèrent ces objets comme païens? Ou les indépendantistes sami, pour attirer l’attention avant une conférence de l’ONU qui va se tenir là?
A travers l’enquête policière, qui nous mène à des personnages marquants comme Mattis, un éleveur solitaire, l’auteur nous parle d’un peuple qui lutte pour la survie de sa culture.
→ Ce tome a été adapté en BD: je l’ai lu et trouvé sympa, mais le roman est plus fouillé et je recommande le livre en priorité
Le Détroit du Loup (tome 2)
C’est un tome que j’ai particulièrement aimé, avec son intrigue captivante. Tout commence avec le printemps, période de transhumance pour les éleveurs de rennes. Chaque année moins nombreux, ils traversent le détroit du Loup. Les puissants prospecteurs pétroliers s’intéressent eux à la région pour d’autres raisons, et emploient de mystérieux plongeurs spécialisés en eaux profondes… Un métier extrêmement dangereux.
Quand un jeune éleveur et le maire sont retrouvés morts, les tensions s’attisent, et la police des rennes va devoir mener une enquête compliquée. L’intrigue mêle ce monde mystérieux de la plongée pétrolière et l’héritage culturel des Samis.
La Montagne Rouge (tome 3)
Au pied de la Montagne rouge, c’est l’abattage annuel des rennes pour les éleveurs. Dans le brouillard, Petrus, le chef sami, n’en croit pas ses yeux: on a retrouvé des ossements humains dans son enclos. Les archéologues débarquent, et leur étude pourrait changer la donne dans la bataille juridique féroce entre forestiers suédois et éleveurs lapons pour ces terres. La police des rennes devra agir avec prudence, car tout le monde est sur les nerfs… On se penche sur de sombres chapitres de l’histoire suédoise.
Dès que j’aurai lu le tome 4, Les chiens de Pasvik, je vous ajoute un résumé par ici.
Mon avis sur les romans « La police des rennes »
A travers les romans de la série, on apprend ce qu’est un joik, un chant traditionnel sami, les huttes de type kota… On en apprend plus sur le mode de vie traditionnel rude des éleveurs de rennes, le rôle des chamans et des clans.
Les relations complexes des policiers avec les Samis et les difficultés économiques, culturelles et sociales auxquelles ils font face sont présentées à travers les rebondissements des enquêtes.
L’auteur nous plonge dans l’ambiance de la Laponie des Samis et des habitants, au-delà des clichés qu’on peut avoir sur la région. Vous allez frissonner en vous promenant avec Olivier Truc dans ces paysages enneigés!
Les personnages de la série de livres policiers
Ma seule critique est que j’ai trouvé les deux enquêteurs, assez peu attachants – comparés à l’excentrique Qaanaq de la série se passant chez les Inuits.
Le policier expérimenté Klemet Nango est assez intéressant bien que prévisible dans ses réactions. Il peine à trouver sa place entre ses racines samis et son rôle de figure d’autorité du gouvernement. Par contre le personnage de la jeune policière Nina est à mes yeux plat et manque de relief et je ne l’ai pas du tout trouvée intéressante. Les personnages secondaires ont beaucoup plus de couleur heureusement, comme l’oncle de Nango, chanteur de joiks totalement excentrique, vous verrez!
Mon avis sur la Police des rennes en bref:
C’est une série de romans policiers agréable à lire, son point fort est de nous plonger dans un univers spécifique, sur lequel on apprend mille choses au cours de la lecture. Les intrigues sont sympas, sans être renversantes: c’est surtout le contexte culturel qui me donne envie de continuer à lire la suite. Je vous les recommande donc à 100%, mais seulement si ces thèmes vous intéressent!
Je trouve les cultures autochtones fascinantes, et j’ai pu en découvrir différentes facettes lors de mes mois au Québec, grâce à des rencontres auprès de membres des nations ilnu ou algonquine. J’en ai ramené deux interviews en podcast à écouter sur Yapasleufeuaulac.ch par là.