« Water Knife » de Paolo Bacigalupi dresse le portrait d’une Amérique en guerre pour l’or bleu… Un thriller écologique à se mettre sous la dent!
J’ai bien envie de donner une claque à ma PAL cette année! Et de vous parler plus régulièrement de mes lectures… La dernière en date est un thriller écologique, le roman « Water Knife » de l’auteur américain Paolo Bacigalupi. J’ai lu la VF, parue l’automne dernier Au Diable Vauvert (et qui porte quasi le même titre que la version en VO, « The Water Knife »).
Je connais bien cet auteur pour avoir lu plusieurs de ses livres de science-fiction engagés… Il dresse ici le portrait d’une société chaotique et injuste, extrapolée à partir de la nôtre (comme dans « La Fille Automate » d’ailleurs, son premier roman). L’univers est dense, régi par ses propres règles, et peuplé de personnages plutôt attachants…
Après avoir tourné la dernière page, j’ai eu très envie de vous le conseiller!
L’intrigue du thriller écologique Water Knife
Imaginez un futur où la sècheresse frappe les USA… L’eau devient une ressource précieuse, si précieuse que certains sont prêts à tout pour se l’approprier. Les grands fleuves comme le Colorado sont couverts pour éviter les pertes dues à l’évaporation, et les villes qui ne peuvent s’approprier une part du gâteau voient leur population se vider. Car sans eau, pas de vie, pas de ville!
Les réfugiés climatiques, jetés sur les routes, forment des ghettos et tentent désespérément de traverser les frontières, au prix de leur vie souvent…
Les avocats du Nevada, de l’Arizona ou de la Californie mènent la danse. Les droits de l’eau se monnaient à coups de procès. Leurs hommes de main attaquent sur le terrain ceux qui profitent des ressources sans autorisation. Avec des actions secrètes, et d’autres chocs comme la destruction de barrages…
Les arcologies, où l’eau circule en circuit clos
Les réfugiés climatiques venus du Texas sont nombreux à s’ensabler aux abords des villes, à vivre de très peu. Les plus chanceux travaillent à la construction d’arcologies, souvent pour des firmes chinoises. Dans ces complexes luxueux où vivent les nantis, l’eau coule des lavabos et des pommes de douche, un vrai miracle! Des fontaines rafraîchissent les halls, une eau filtrée et soigneusement récupérée…
La jeune Maria, elle, survit dans la poussière de Phoenix, à l’ombre de ces complexes. L’orpheline texane se démène pour s’en sortir sans se prostituer, contrairement à sa meilleure amie, une autre migrante. Pendant ce temps, sous les tempêtes de sable, la reporter Lucy documente le quotidien miséreux de la ville, la violence des gangs qui la tiennent à la gorge, et fouine autour des meurtres non-élucidés, un passe-temps dangereux…
Angel, homme de main de la puissante Catherine Case, va croiser la route des deux femmes… Lui est un Water Knife, à la fois assassin et espion pour Las Vegas! Les intérêts des uns et des autres vont se rencontrer ou se heurter…
Je ne vous en dirai pas plus, pour éviter de vous spoiler ;)
Pourquoi il faut lire le thriller écologique « Water Knife »!
Ce roman de science-fiction glaçant m’a tenue en haleine et je l’ai lu en quelques jours! Paolo Bacigalupi nous immerge dans un univers dense, une extrapolation de notre monde, à la fois familière et si différente…
Il est dérangeant, parce qu’il repose sur un scénario crédible… Comment les États-Unis vont-ils gérer les pénuries d’eau du siècle à venir? Il pousse le lecteur à s’interroger sur son monde en lui présentant une projection plausible de ce qu’il pourrait devenir… Et ça donne très soif. Après avoir reposé le bouquin, vous ne laisserez plus l’eau du robinet couler sans y réfléchir!
La pénurie d’eau inspire à l’auteur des trouvailles étonnantes sur le mode de vie dans un monde de sècheresse et de sable… Pas question de gâcher une goutte, même d’urine!
J’ai beaucoup aimé l’ambiance du roman, les personnages et le rythme! Et comme souvent avec cet auteur, on ne sort pas entièrement satisfait de sa lecture… Les problèmes de cette société de fiction ne sont pas tous résolus!
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Paolo Bacigalupi, un auteur de SF à découvrir
Je suis de près Paolo Bacigalupi depuis la sortie de « La fille automate« , dans lequel il se penchait sur les OGM et la propriété des semences (un roman à conseiller d’ailleurs!). C’est franchement un écrivain à ne pas rater si vous aimez le genre! Ses romans dénoncent l’injustice en décrivant un futur où le monde ne tourne pas rond, et de façon décalée… Dans ses romans, les USA deviennent un pays du Tiers-Monde, ou la Thaïlande est LA grande puissance du moment. Autre retournement de situation: ce sont les Texans qui tentent de passer les frontières dans « Water Knife »… Je trouve sa façon de retourner les perspectives vraiment intéressante.
Il a aussi écrit plusieurs romans jeunesse, je vous en parlais là de « La Fabrique de Doute » dans mon best-of de lectures de 2016 et ici de « Ferrailleurs des Mers ».
J’avais pu le rencontrer il y a quelques années lors d’une interview pour un magazine (étant journaliste ;), dans une librairie. IRL c’est un gars qui a l’air posé et modeste, en plus d’être très sympa!
Et je ne suis pas la seule à l’apprécier… L’auteur a reçu de nombreux prix de littérature: Grand Prix de l’imaginaire 2013 et 2015, Prix Nébula, etc…!
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Voilà, j’espère vous avoir rendu curieux à propos de ce thriller écologique! Connaissiez-vous déjà Paolo Bacigalupi?