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Roman: ‘Crime d’honneur’ d’Elif Shafak

par kantutita

Roman: Crime d'honneur - Elif Shafak. Mon avis sur le blog

Aujourd’hui on retourne dans ma bibliothèque, avec un roman qui m’a touchée et transportée, de la grande écrivaine turque Elif Shafak.

Ce beau roman m’a captivée! J’aime énormément Elif Shafak, une auteure turque née en France qui écrit tant en turc qu’en anglais. Si vous ne la connaissez pas, plongez-vous dans un de ses livres à l’occasion! Ses romans explorent les thèmes de la famille, des cultures, de l’émigration et mettent en scène des personnages complexes et aux caractères bien typés. Les femmes y ont un rôle particulièrement important.

Ses romans permettent vraiment de s’immerger dans une culture orientale, et les personnages me charment avec leurs superstitions et rituels, si différents des nôtres! Ici, le roman aborde par contre un sujet très sombre, puisqu’elle raconte un « crime d’honneur » perpétré par un fils sur sa mère. Un autre pan de culture, horrible lui, basé sur l’importance de l’honneur des familles, reposant sur la virginité des filles et la bonne conduite des femmes. Un morceau de culture révoltant, injuste, aberrant, qui semble absurde de notre point de vue d’Occidentaux.

L’histoire de Crime d’Honneur dans les grandes lignes

La famille mise en scène dans « Crime d’honneur » est celle de Pembe, née dans un village kurde pauvre sur les rives de l’Euphrate. Après son mariage, elle laisse sa famille et sa chère jumelle, et émigre à Londres dans les 70s. Elle y élève ses trois enfants: Esma, Yunus et Iskender, son aîné, qui a une place particulière dans son cœur.

Son mari, un ouvrier mélancolique, et joueur maladif, finit par s’éprendre d’une strip-teaseuse et quitte le foyer. Il les abandonne, du jour au lendemain, car il croit avoir trouvé l’amour… Un destin qui résonne étrangement avec celui de ses propres parents. Pembe, elle, continue d’assumer la famille pendant une longue période. Or lorsqu’elle rencontre à son tour un homme intéressant, et se met à aller en cachette avec lui au cinéma, elle enclenche un funeste mécanisme… Iskender, devenu l’Homme du foyer comme son père est parti, doit veiller sur l’honneur de la famille: des idées que son oncle très conservateur et un nouvel « ami » implantent dans sa tête.

Le récit débute une dizaine d’années plus tard, lorsqu’Iskender va sortir de prison. Sa sœur et son frère pourront-ils lui pardonner l’impardonnable? Et au juste, qu’est-ce qui a amené à ce crime?

Le résumé de l’éditeur:

« Ma mère est morte deux fois. » C’est par ces mots qu’Esma, jeune femme kurde, commence le récit de l’histoire de sa famille née sur les rives de l’Euphrate et émigrée à Londres en 1970.

L’histoire, d’abord, de sa grand-mère dans le village de Mala Car Bayan, désespérée de ne mettre au monde que des filles, elle qui sait combien la vie ne les épargnera pas. L’histoire de sa mère, Pembe la superstitieuse, et de sa tante, Jamila la guérisseuse, sœurs jumelles aux destins très différents. L’histoire des hommes aussi, celle de son père, tour à tour aimant, violent, fuyant, et celle de ses frères, Yunus le rêveur, et Iskender. Iskender, l’enfant chéri de sa mère, la « prunelle de ses yeux », son sultan. Son meurtrier.
Enfin, l’histoire de ces immigrés qui ont choisi l’exil pour vivre de miracles et croire aux mirages, qui ont choisi la liberté et l’amour quand d’autres restent ancrés dans les traditions et portent au pinacle l’honneur d’une famille.

Le livre déroule les événements non de manière chronologique, mais en partant du présent. On connaît donc l’issue du roman dès le départ. L’auteure déroule en marche-arrière les événements qui ont précédé cet instant où tout bascule. on commence par la naissance des jumelles, là-bas, au pays, en contraste avec la vie à Londres dans les 70s. On découvre le caractère bien trempé d’Esma, jeune fille qui ne se laisse pas faire et sa relation avec ses frères. L’aîné, Iskender fait face à un dilemme moral, pendantqu’en cachette son jeune frère Yunus traîne avec une bande de punks anglais. On rencontre chacun des personnages dans des chapitres dont ils sont les protagonistes centraux, et qui changent de point de vue.

Sans condamner ou juger les personnages, Elif Shafak nous guide pour comprendre d’où un tel geste peut-il venir. Elle montre intelligemment l’injustice entre la liberté d’action des hommes, et le carcan qui se referme autour d’une femme comme Pembe.

Roman: Crime d'honneur - Elif Shafak. Mon avis sur le blogC’est un roman qui m’a énormément touché, et que je vous recommande! Comme toujours avec les romans d’Elif Shafak, on s’attache à sa galerie de personnages si vivants, ces femmes fortes et ces représentants d’une culture que l’on découvre, souvent avec délice, mais dont elle montre aussi les injustices et les zones d’ombre.

Si ce roman est tissé autour du crime d’honneur à venir, qui flotte comme une menace sur le récit, il ne vous déprimera pas (trop)! C’est une fresque des destins de la famille de Pembe, de sa mère à sa fille, un grand écart culturel entre un village kurde pauvre et le London des 70s où des émigrés cherchent leurs marques, dans un environnement si différent du leur et parfois hostile.

Mon seul souci a été de réussir à suivre le récit au départ à cause des nombreux personnages:  je me suis fait un arbre généalogique au crayon gris dans la page de garde, et je vous conseille d’en faire autant si comme moi vous avez de la peine à vous rappeler de qui est qui (surtout avec des noms exotiques).

Un très beau voyage, qu’encore une fois, je vous recommande! Et si la thématique vous rebute, lisez « La Bâtarde d’Istanbul », un autre roman d’Elif Shafak qui reste je crois mon préféré…

Dites-moi si vous connaissez déjà cette auteure magnifique!

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Livre Jane Austen

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