Billet d’humeur autour des contradictions dans ma salle de bain. Ou comment j’ai fini par assumer ma trousse beauté mixte, entre cosmétiques bio et pas bio.
Pour ceux qui auraient raté le début, il y a quelques temps que je m’interroge sur la compo des cosmétiques… Sans être dans les rangs de la guérilla du green, je suis sensible à l’écologie et adepte de solutions vertes. Il était tout à fait logique donc que je finisse par regarder derrière les étiquettes de nos produits de beauté… Et ce que j’y ai découvert n’est pas très enthousiasmant. C’est même parfois déprimant. Il faut dire que décrypter mes premières étiquettes m’a mise en colère et je me suis sentie vraiment trompée par le marketing de certaines marques. J’ai beaucoup râlé et ruminé…
J’ai aussi réalisé que la cosmétique naturelle, en misant sur des excipients (les bases des produits) actifs plutôt qu’inertes, avait de vrais avantages à offrir! Une crème avec une base d’huile végétale (qui a différents effets sur la peau selon le type d’huile) apportera des bienfaits en plus qu’une autre fabriquée avec de l’huile minérale (qui ne sert que de support et n’a aucun effet). Logique! Mais pour autant je n’étais pas prête à virer le contenu de ma trousse d’un coup pour me mettre au 100% bio. Surtout à cause de mon attachement à certaines marques de maquillage. Et je me sentais coupable… Car il y avait cette petite voix culpabilisante dans ma tête qui me disait que c’était illogique. Qu’au lieu de râler je n’avais qu’à choisir la voie verte et éliminer les intrus. Facile non?
Choisir son camp… ou pas!
J’ai eu un peu de peine à accepter et à assumer cette position à cheval entre ces deux mondes, pensant que je « devais » faire un choix 100% vert, mais n’ayant pas envie de tourner le dos à certaines marques ou produits conventionnels que j’aime utiliser.
Entre la position de copines qui ne liront jamais une étiquette et s’en fichent éperdument (et c’est leur droit), et celle de blogueuses à la routine 100% verte correspondant à mon idéal (Amen! Bravo les filles), il m’a fallu comprendre qu’il y avait des paliers intermédiaires sur l’échelle de la greenitude.
Aujourd’hui, j’arrive enfin à assumer mes contradictions. Ouf! Et j’estime qu’avoir une partie de ma trousse beauté branchée beauté naturelle, c’est déjà bien. No pressure. Je ne vais donc pas jeter ma palette Urban Decay ou mon rouge à lèvres Chanel pour les remplacer par du labellisé bio, mais en revanche, c’est sûr, je n’ai plus envie de me laisser berner lorsqu’il y a un dessin de feuille sur un emballage ou le nom d’un ingrédient naturel écrit en très gros. Et c’est possible ça, simplement en lisant les étiquettes. Il m’a fallu 2 ans de pratique pour commencer à me sentir à l’aise dans cet exercice, mais ça y est, ça vient – grâce à ce livre et beaucoup de pratique! Sinon, Mamzelle Emie a récemment partagé dans ce billet 3 applis gratuites qui permettent de faire le tri.
Le choix épineux… Dois-je jeter mon mascara préféré et ne garder que le bio, qui est bien d’ailleurs, mais avec un effet moins dingue? Hum…
Ceux-là, je les garde les deux!
Une routine mixte entre cosmétiques bio et conventionnels…
Du coup, aujourd’hui je vais assumer ma routine mixte et profiter du meilleur des deux mondes, en consommatrice avertie. Sans diaboliser tous les ingrédients synthétiques, je vais continuer de regarder de travers ceux qui sont problématiques et le fait que les fabricants nous prennent trop souvent pour des cons piches avec leur greenwashing tous azimuts. Mes trois motivations: l’environnement, ma santé, et faire les meilleurs choix pour ma peau sujette aux imperfections.
À chacun de dealer avec ses contradictions… les miennes sont d’être écolo, mais de rester attachée à certaines marques (de maquillage surtout – voir ici mes jolis cosmétiques ♥) qui n’ont rien de vert. Du coup entre faire l’autruche et adopter un mode de conso de cosmétiques 100% vert, j’ai choisi d’être entre les deux…
Par contre, j’ai bien l’intention de continuer de tester régulièrement de nouveaux cosmétiques bio et naturels pour verdir le contenu de ma trousse progressivement! Car évidemment, cela prend du temps, des essais et des ratages pour trouver des équivalents plus « sains » à nos produits conventionnels préférés. À présent, côté soins, je me tourne naturellement vers du bio, même si ne m’interdis pas de piocher quelques produits de marques moins naturelles. Je n’ai pas encore trouvé d’équivalent aux beurres du Body Shop par exemple :/ Et quand on regarde ce qu’il y a dedans…
Cherchez les intrus parmi ma routine presque naturelle ;)
Je suis contente aussi de constater qu’aujourd’hui, il y a de plus en plus de marques vertes – et que choisir ce rayon n’oblige pas à consommer des produits peu glamour. Formules et odeurs agréables, packagings soignés mais recyclables (enfin, pas toujours recyclables :/), le bio c’est devenu beau! Je vous avoue que je suis une consommatrice sensible au design et au marketing (c’est superficiel, mais c’est comme ça.) J’aime m’entourer de jolis objets, dans tous les domaines, alors j’apprécie les boîtiers de maquillage élégants, rétro ou plus kawaii!
Une conversion pas à pas vers les cosmétiques bio
Du coup, je vous résume où j’en suis aujourd’hui dans mon adoption du bio. Depuis un an environ, j’entreprends de revisiter très progressivement les produits de ma salle de bain. J’ai commencé par observer la compo de ma crème de jour (Avène) – et décidé de m’en détourner car elle ne me convenait pas. Dedans j’ai trouvé entre autres des agents filmogènes (qui ont un caractère occlusif donc peuvent boucher les pores!) Pas l’idéal pour une peau sujette aux imperfections. Et une vraie déception envers les marques de pharmacie.
Depuis, côté crèmes et soins du visage, je ne mise plus que sur des cosmétiques naturels, comme ceux de la marque Fleurance ou de Natura Siberica et sur des hydrolats et huiles végétales. Et depuis ce changement, je vois un résultat car j’ai moins d’imperfections. Je regrette juste de ne pas avoir sauté le pas plus tôt! Côté fond de teint, j’utilise du maquillage minéral et de UNE Beauty pour le moment.
Et dans la douche…
Au cours de cette année, j’ai aussi réalisé que nos gels douche contenaient des produits polluants pour les rivières et les océans – et que c’était bête de ma part d’avoir banni les produits toxiques de mon évier (produit vaisselle, détergents, lessive) consciencieusement… Mais de n’avoir pas pensé une seconde à regarder dans ma douche ! J’ignorais que des trucs qu’on met sur notre peau peuvent être dangereux pour la biodiversité.
J’ai commencé par regarder ce qu’il y avait dans mes gels douche, avant d’essayer deux gels douche bio pour les remplacer (et ils m’ont convaincue!). J’ai l’intention d’acheter uniquement des gels douche naturels à l’avenir (mais bon, si j’en reçois des conventionnels dans une box ou à Noël, je les utilise tout de même. J’en ai encore quelques uns de Lush en stock notamment!)
Plans futurs: je me pencherai en 2016 sur ce qu’il y a dans mes crèmes pour le corps et mes baumes à lèvres, les shampoings et les mascaras (edit, bon, ce sera pour 2017!)
Composition des cosmétiques: Pollution et frustration
Ce qui m’énerve surtout, c’est de voir que les fabricants utilisent des substances polluantes à grande échelle sans se soucier de l’environnement, ou des substances soupçonnées d’être dangereuses pour notre santé en toute discrétion. Une raison de plus pour s’intéresser et (donner son argent!) à des marques éthiques, me direz-vous.
Dans mon monde idéal de bisounours, j’aimerais que les substances dangereuses pour la santé ou l’environnement soient simplement interdites, et que l’on puisse faire confiance à toutes les marques sans se poser de questions. Que ce serait simple un monde pas pourri par l’argent!
Pour moi, l’écologie devrait être l’affaire de tous, et ces sociétés pollueuses ont une responsabilité énorme et pourraient changer les choses à l’échelle mondiale en faisant un effort… Alors que moi, même si je continue mes petits gestes, j’ai l’impression que cela reste des pas de fourmi. Énorme frustration. Bon, mais il y a des bonnes nouvelles qui tombent parfois, récemment les microbilles de plastique ont été interdites aux USA par exemple!
Imparfaite, et alors?
Bon, je vais essayer de conclure ce long billet d’humeur… Après environ deux ans de réflexion sur le sujet, je ne suis donc toujours ni un exemple, ni parfaite, mais je l’ai accepté et je suis plus sereine face à mon miroir et face à mes convictions & contradictions. J’essaie de faire des efforts et de changer mes habitudes petit à petit, sans me priver d’utiliser aussi des produits conventionnels si je le souhaite.
Je continuerai de verdir ma trousse beauté au fil de mes découvertes… et je tenterai de les partager plus souvent avec vous. Et je pense que je vous parlerai aussi de produits pas 100% naturels que j’apprécie, en mentionnant bien sûr leurs bémols au niveau de la compo. Après tout, c’est peut-être en mettant le doigt sur leurs défauts et en montrant qu’on n’est pas dupes qu’on poussera les grandes marques à changer! Oui, je sais, idéaliste la fille. Mais qui sait? Si un poids lourd enlève un ingrédient polluant, quel impact!
Mes fards bio se sentent un peu en sous-nombre dans le tiroir de ma coiffeuse…
… vous êtes encore là? Bon ben j’ai fini de vider mon sac, je me tais et je veux connaître votre point de vue maintenant!
Et vous alors? Êtes-vous des filles qui se fichent du contenu ou des bio addicts convaincues? Comment avez-vous fait cette transition, et avez vous aussi eu de la peine à dompter vos contradictions?
C’est d’autant plus dur je pense qu’on voit beaucoup d’intransigeance envers les gens qui adoptent un mode de vie + ou – « green ». On dirait qu’il faudrait être irréprochables pour avoir le droit de se dire écolo! Moi je suis ceinture jaune, et c’est déjà bien, non?